mardi 5 avril 2016

Retour sur Chicago

11 octobre 2015, mon deuxième marathon de la série des « World Majors ».

Pour une rare fois depuis longtemps, je courais pour moi, pas comme lapine, et pour faire un temps. Un bon temps, mon record.

L’objectif initial était sous les 4 h. J’ai été une reine de la discipline tout l’été 2015 et me suis entraînée très fort, selon un plan personnalisé fourni chaque semaine par mon entraîneur, le pro des pros.

À un point pendant l’été, ça allait trop bien… Je lui ai envoyé un courriel timide… Penses-tu que… Peut-être… Je pourrais faire 3 h 50? Du moins 3 h 55?

Il m’a répondu qu’il n’avait aucun doute. Qu’il me croyait capable de faire 3 h 50 et qu’il n’hésitait pas une seconde à me le recommander.

… *criquets*

Moi. Pas sportive. Il dit que je peux faire 3 h 50, qu’il en est certain.

Alors je suis partie, comme une grande fille, toute seule à Chicago, pour courir un marathon en 3 h 50. Avec mes souliers et la peur au ventre. Je n’avais dit mon objectif à personne, seul mon coach le savait. Parce que je n’osais pas y croire.

Courir un marathon sans être lapine, ça ne m’était pas arrivé depuis un bon moment. C’est stressant! On passe toute la course en sachant que, si on ralentit, on passera à côté de l’objectif. On pense à maintenir la vitesse, maintenir la vitesse, maintenir la vitesse…

Ce qui est vraiment spécial, à Chicago, c’est le nombre de spectateurs et de bénévoles sur le parcours. 1 million de spectateurs! Je portais la camisole de mon club de course, les Vikings, et j’ai eu l’impression que chaque spectateur a crié « GO Vikings! » Ça m’a donné des ailes. Tout comme de savoir que plein de gens, à la maison, me suivaient via le net.

Un club de course, c’est un club d’entraînement, mais ça devient plus que ça. C’est rempli de coureurs solidaires qui comprennent ce qu’on vit quand on se lance dans le vide pour 42,2 kilomètres. Parce que les autres personnes, les non-marathoniens, ne comprennent jamais véritablement… Un club de course, c’est une petite famille parallèle qui se crée. J’étais toute seule mais j’avais un petit peu de leur énergie avec moi.

Ce n’est que vers le dernier mile que j’ai commencé à assimiler le fait que c’était dans la poche. J’allais l’avoir, mon 3 h 50. J’allais même rentrer un peu avant! Je me suis sentie capable d’accélérer un brin. J’ai donné tout ce qu’il me restait d’énergie.

À 400 mètres de la fin, il y avait une pancarte mentionnant qu’il ne nous restait plus que cette distance à parcourir. J’avais hâte de croiser celle du 300 mètres… Qui m’a semblée tellement, mais tellement éloignée!!! Je me souviens avoir grogné dans ma tête. Depuis quand c’est long comme ça, 400 mètres?!? Il est où, ce fil d’arrivée?!?

Ensuite, je ne me souviens plus de beaucoup de choses. J’ai croisé le fil d’arrivée et traversé la mer de bénévoles qui prennent chacun en charge un aspect de l’après-course. Un te donne une bouteille d’eau, un te met une couverture d’aluminium sur les épaules, l’autre appose un autocollant pour que ta couverture tienne en place, un te donne à manger, un te met ta médaille dans le cou, un te prend en photo… Ça dure comme ça pour une bonne distance…

J’ai traversé cette zone dans un état second, dans une espèce de flottement.

Et quand je suis arrivée au bout, toute seule, j’ai pleuré. 3 h 48!!! Plus de 20 minutes retranchées à mon meilleur temps de marathon!

Maintenant, mon problème, c’est que je sais que je peux faire mieux que ça. Chicago, c’est tellement gros qu’on passe sa course à zigzaguer pour dépasser. Tellement qu’à la fin, ma montre disait que j’avais couru un mile de plus que la vraie distance! Je sais que je n’ai pas couru de la façon la plus efficace à cause de la foule et que, si j’avais pu maintenir une bonne trajectoire constante, j’aurais gagné du temps…

Alors je m’entraîne fort depuis le début de 2016 pour retrancher encore quelques minutes à mon record!

Mon objectif?

C’est un secret… ;) Parce que l’histoire se répète à chaque fois…

En route vers Toronto, 1er mai!


A+ les athlètes!

samedi 3 octobre 2015

Syndrome préMarathon

Mon plan, c'est de courir les 5 plus grands marathons du monde sur 5 ans. En 2014, jai couru le #1, celui de New York. Pour 2015, je regardais le calendrier et je me suis inscrite au tirage du marathon de Chicago. Parce que pour y participer, il faut être pigé dans un tirage au sort.

J'ai eu de la chance! À ma première tentative, j'ai été pigée! J'ai donc remis les autres villes aux années suivantes et je me suis concentrée sur le marathon #2 du palmarès!

Alors je me suis dit que, puisque j'y allais et que je courrais, pour une fois, pour moi et non comme lapine, j'allais non seulement courir le marathon mais m'entraîner très fort pour réaliser mon meilleur temps.

J'ai passé l'été à m'entraîner comme jamais. J'ai augmenté le volume à 80 kilomètres et plus par semaine et augmenté les vitesses de cadence, en plus de rajouter des intervalles. Le coach de mon club de course m'a fait un plan personnalisé et les résultats sont assez fulgurants. 

Je m'entraînais pour courir le marathon en moins de 4 h, ce qui, pour moi, serait déjà une grande amélioration. J'ai finalement révisé mon objectif pour un temps plus rapide. Je garde le nouveau temps secret, parce que je n'ose pas vraiment y croire...

Alors la semaine prochaine, je m'envolerai pour mon petit voyage de course à Chicago. Seule.

À l'aube d'un marathon, on est terrifié. C'est un immense défi, un saut dans le vide, et je ne crois pas qu'on peut s'y habituer et aborder cette épreuve avec détachement.

À l'aube d'un marathon où je m'en vais tester ma limite, essayer de battre mon record et de réaliser un objectif ambitieux pour mes petites jambes de fille pas sportive, je me sens....

Je vais pleurer.

Je me sens comme un enfant qui s'en va à sa première journée d'école et que sa mère a laissé tout seul à l'arrêt d'autobus. Dire que j'ai peur...

J'ai peur de trouver ça long, d'avoir mal, de ne pas réussir à maintenir la cadence pour croiser le fil à temps selon mon objectif... J'ai peur de ne pas finir, j'ai peur de ne plus savoir comment courir...

Nommez-les. Toutes les peurs, aussi irrationnelles soient-elles, se disputent la vedette dans ma tête et alimentent les battements d'ailes des immenses papillons dans mon estomac...

Vous savez, le SPM... Il y a des filles qui deviennent colériques, qui font du ménage... Moi, je pleure. J'ai un assez fort côté Bambi, dans la vie de tous les jours mais, à une certaine période, le moindre événement un peu émotif me fait pleurer toutes les larmes de mon corps. Une pub de fromage en grains vaguement émouvante à la télé? C'est parti! J'exagère à peine.

Il y aussi SPM pour syndrome préMarathon. Prenez le paragraphe précédent, multipliez par 100. Dites le mot "course", j'ai les yeux plein d'eau, le petit menton qui tremble, la respiration qui s'accélère...

J'ai tellement peur. Et je jongle aussi avec la perspective de la solitude.

Je dis toujours qu'on court pour soi, jamais pour plaire à qui que ce soit. Je le pense, bien entendu. On court pour le bien que ça nous fait, au corps et à la tête. 

J'ai l'habitude que personne ne porte mon sac au fil de départ, que personne ne m'attende au fil d'arrivée avec un chandail chaud. C'est très correct. Parce que je cours pour moi. 

Je suis une coureuse solitaire. J'aime avoir ma bulle avant une course. C'est certain que je peux trouver des connaissances qui seront à Chicago aussi pour le marathon et avec qui je pourrais au moins manger des pâtes la veille de la course... Je n'ai même pas cherché, pas posé la question. Je me connais. Je vais avoir envie de me retirer, de vivre ma course et surtout mon avant course à mon rythme...

Mais il y a des moments, j'ai le rêve secret que quelqu'un me dise  : "J'ai réservé un billet d'avion! Je viens avec toi! Je vais t'attendre à l'arrivée avec ton chandail chaud! J'ai tellement hâte de voir ta médaille!" "On va aller au concert, on va aller voir les Cubs et la veille du marathon, on va fermer la lumière à 20 h et je ferai pas de bruit pour que tu puisses te reposer!"

J'aimerais ça, je pense... J'aurais aimé ça, pour ce marathon-là, pour mon objectif le plus ambitieux.

Les circonstances de la vie sont ce qu'elles sont. 

Une amie m'a dit que, selon elle, on a besoin parfois de se prouver qu'on peut réaliser certaines choses extraordinaires seul. Qu'il faut le voir comme une opportunité et une richesse. Je me concentre là-dessus.

Pourrais-je au moins vous demander, amis lecteurs, d'avoir une douce pensée pour moi le dimanche 11 octobre? 

A+, les athlètes!

jeudi 1 octobre 2015

Les lapereaux

En mai, j'ai couru deux marathons à trois semaines d'intervalles. Un plan ambitieux mais une expérience magnifique qui s'est déroulée à merveille.

Deux marathons comme lapine, Toronto en 4:45 et Ottawa en 5:00. L'automne précédent, j'ai aussi lapiné le marathon de New York en 4:45.

Courir pendant tout ce temps, c'est spécial. Pas tant pour la course que pour l'expérience humaine qui l'accompagne. Imaginez courir à côté d'inconnus pendant près de 5 heures. Votre rôle comme lapin, c'est de les amener au fil d'arrivée. Vous gérez les vitesses de course mais vous devenez un point d'attache, une source de motivation. Vous devenez leur meilleur ami. En tant que bon meilleur ami, vous les encouragez. Vous donnez des conseils, vous expliquez votre façon de voir les choses, vous racontez certains aspects de votre histoire. À leur tour, vos nouveaux meilleurs amis vous confient la leur.

À chaque marathon comme lapine, je me suis attachée à des inconnus qui sont devenus et restés des amis. C'est magique. Ils ont vécu un exploit, ils ont atteint leur objectif et j'ai eu la chance d'être à leurs côtés pour le vivre.

Mon expérience de lapine la plus spéciale, je l'ai vécue au tout petit marathon Goodlife de Toronto. Peu de participants, je ne savais pas si j'aurais un groupe avec moi. Mais oui, et mon plus beau groupe du début à la fin d'une course, rien de moins!

Des coureurs expérimentés qui étaient, pour la plupart, à leur premier marathon. Qui se connaissaient bien et qui savaient que 4:45 était réaliste pour eux. On a échangé tout le long, partagé encouragements et tranches de vie.

Tout allait bien, jusqu'à ce que je leur dise que je ne voulais plus les voir! Parce que c'est bien beau de courir avec un lapin mais si moi, mon objectif est de terminer avec précision, le leur, c'est de finir forts et de donner le meilleur d'eux-mêmes. Je savais qu'il leur restait de l'énergie pour gagner quelques secondes ou même une minute ou deux alors, pour les derniers kilomètres, je leur ai dit de me laisser tomber.

Ça n'a pas été facile! "On a fait ça avec toi, on ne peut pas s'en aller!" "On veut finir avec toi!!"

J'ai dû promettre que je tiendrais ma pancarte bien haute au fil d'arrivée, qu'ils me repèreraient facilement et qu'on se verrait tous célébrer et prendre une photo de groupe. On a fixé un point de ralliement. J'ai promis mille fois avant que finalement, ils me croient.

Ils sont partis doucement. Ils n'accéderaient pas trop, mes lapereaux :) Je les ai mêmes vus jeter des regards inquiets derrière eux, comme s'ils pensaient que j'allais abandonner au kilomètre 38 et rentrer chez moi!

Mais ils ont fini par me laisser! 

Juste avant, j'ai entendu deux coureurs parler. Lui, petit, osseux, avec piercings et tatouages partout sur le corps. Elle, grande et très costaude, avec jupette et visière roses. Ces deux-là, dans un bar, ils ne s'échangent clairement pas leurs numéros. Mais lui, je l'entends qui lui dit, à elle : "Je voulais te dire merci. Je n'avais jamais pensé que je courrais avec un groupe comme ça aujourd'hui et je n'avais jamais imaginé à quel point ça me donnerait de l'énergie et ça m'aiderait à passer au travers. Le groupe m'a permis de réussir mon premier marathon et tu en as été une partie importante, merci."

Et elle a répondu je ne sais pas quoi parce qu'ils accéléraient. 

Je les ai trouvés tellement beaux, j'en ai été un émue, j'avoue.

Pourquoi est-ce que j'adore courir comme lapin?

Pour ça. Pour ces moments-là.

Et bien sûr qu'on s'est vus au fil d'arrivée, qu'on a célébré et pris plein de photos! :)

A+, les athlètes!

mercredi 31 décembre 2014

Bye bye, 2014!

2014 tire à sa fin et, inévitablement, je réfléchis au bilan je fais de cette année de plus qui se termine.

Je me souviendrai de 2014 comme l'année où, pour la première fois de ma vie, j'ai senti que tout était possible. Que j'étais capable de tout faire. Je me souviendrai de 2014 comme l'année où j'ai pris conscience de cette force qui nous habite et qui fait que nous pouvons accomplir l'impossible.

Bien sûr, la vie n'est pas faite que de succès, et 2014 a amené sa part de difficultés. Blessure en début d'année, questionnements, stress, une autre mini-blessure avant le marathon d'Ottawa, un mauvais marathon à Ottawa, un très très mauvais demi-marathon à Shawnigan en juin avec ma pire contre-performance à vie, une autre performance qui ne m'a pas satisfaite au marathon de Montréal...

Ça fait partie du jeu. Et ça m'a permis d'apprendre, de relativiser les choses. Mauvais marathon à Ottawa : en temps normal, j'aurais été vraiment fâchée. Je l'étais, sur le coup. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé mais j'arrive à terminer 2014 en me disant qu'au moins, j'ai couru un marathon, à peine quelques semaines après un arrêt de 3 mois.

Mauvais, mais alors très mauvais demi en juin : en temps normal, je ne voudrais même pas écrire là-dessus sur mon blogue. Je grognerais avant même d'évoquer l'idée. Serait-ce que je deviens zen? Avec le recul, je me rappelle qu'en juin, j'ai décidé de changer de travail et que j'ai eu un gros deuil à faire, puis que j'ai vécu beaucoup de stress à me demander si j'avais réellement fait le bon choix. En plus de toute ma routine de vie qui a été chamboulée!

Alors, bref... Pas si mal. Puis, comme par magie, j'ai appris que je serais lapine au marathon de New York. Dans ma tête, le thème de Twilight Zone : doudoudoudou doudoudoudou!!! Ça se peut juste pas!!!

Moi??? Ils m'ont choisie... Moi???

Eh bien si ça, ça se peut... Tout se peut!

Mon année 2014 de marathonienne s'est terminée dans un conte de fées, au cœur de Central Park. Avec des ailes sur mes souliers mais surtout l'impression d'avoir des ailes invisibles qui m'amènent vers des aventures incroyables.

Je n'ai pas encore écrit à propos de New York sur mon blogue, ça viendra. J'ai plein de choses à écrire, simplement je n'ai pas encore réussi à structurer ma pensée pour décrire à quel point c'était magique.

Je préfère terminer 2014, pour l'instant, en vous souhaitant que 2015 soit remplie de cette euphorie qu'on ressent lorsqu'on se surprend à accomplir des choses qu'on n'aurait jamais imaginées. Et je ne parle pas d'exploits, ici. Je parle de découvrir ce qu'on ne connaît pas, à l'extérieur de notre zone de confort, pour avoir le plaisir de se réinventer. Je vous souhaite, en 2015, d'avoir le bonheur de faire des projets et d'avoir de nouvelles idées pour profiter des millions de richesses de la vie.

Un de mes bonheurs, à moi, c'est la course. C'est aussi de siroter un café le dimanche matin, avec un livre, mais bon, on n'écrit pas un blogue avec ça... Ce que je vous souhaite, c'est de profiter de vos bonheurs, en 2015! :)

Et puisque je parlais de projets, deux paragraphes plus tôt... Voici mon plus récent! :)

Les 5 plus grand marathons du monde sur 5 ans! :) New York est fait, il reste Chicago, Londres, Paris et Berlin! Me reste plus qu'à choisir la destination 2015 :)

A+ et bonne année 2015, les athlètes!



dimanche 26 octobre 2014

Le plus gros marathon du monde

Le dimanche 2 novembre, plus de 50 000 marathoniens prendront le départ du Marathon de New York, le plus gros marathon du monde et sans contredit l'un des plus prisés. Selon mes calculs, un total de 39 lapins les accompagneront pour les aider à atteindre leur objectif de temps.

39 lapins. Dont moi!!! :)

Je serai, pour la première fois, lapine au marathon, avec un temps visé de 4 h 45!!!

(Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept de "lapin", vous pouvez lire le début de ce billet.)

Je n'aurais pas pu rêver d'une plus belle façon de conclure mon année 2014. Mon troisième marathon de l'année et, alors que normalement, à quelques jours de la course, je m'inquiète à savoir si je courrai un bon temps, si je battrai mon record, si je ferai mon meilleur marathon de l'année ou encore mon pire, soudainement, toutes ces inquiétudes s'envolent.

Il me reste le stress de la précision. Je dois faire 4 h 45, ce qui est très lent pour moi mais, malgré tout, représente une vitesse à laquelle je n'ai jamais couru. J'ai le stress, également, de courir la distance mythique du marathon pour une sixième fois. Courir plus lentement, c'est bien beau, mais ça reste tout de même 42.2 km.

Mais à ce stress se joint une excitation incroyable. Et une fierté que j'ai du mal à décrire. J'ai été choisie comme membre de l'équipe des lapins du Marathon de New York! Ça semble absolument irréel quand j'y pense.

Il y a quatre ans et demie, en mai 2010, je commençais à courir. Je courais 1 minute, marchais 1 minute, en alternance 10 fois. Et la dixième minute était tout simplement atroce. Je n'avais aucun talent, aucun cardio.

Si vous m'aviez dit, à ce moment, qu'un jour je deviendrais marathonienne, je vous aurais trouvé bien drôles. Si vous m'aviez dit que je le deviendrais mais qu'en plus, des coureurs me feraient confiance pour gérer leur cadence sur 42.2 km, que le plus gros marathon du monde me confierait une place de lapin et que je courrais avec une pancarte dans les mains et des oreilles sur la tête pendant près de 5 h... Alors là, je vous aurais appelé une ambulance vite fait.

Comme quoi, la vie nous surprend toujours. On peut se surprendre soi-même et se découvrir des capacités insoupçonnées.

Il y a quatre ans et demie, je courais 10 minutes, même pas en continu, dans mon quartier de Joliette...

Tout est possible! Je vous écrirai davantage à propos de cette folle expérience!!! :)

À bientôt, les athlètes!

samedi 27 septembre 2014

Marathon de Montréal : demain

Demain, je prendrai le départ de mon 5ème marathon.

Je sais que ça fait longtemps que je n'ai pas alimenté mon blogue mais je ne l'avais pas oublié! Plein d'idées de billets me sont venues et je me promets bien de vous les écrire dans les prochaines semaines. En attendant, je ne pouvais tout de même pas passer à côté d'une petite mise à jour en vue de demain.

Est-ce que je suis prête?

Pour être franche, à ce stade-ci, je n'en ai aucune idée. Avec un récent changement d'emploi et un immense changement de routine quotidienne, j'ai manqué quelques entraînements. Rien de grave, ceci dit, et j'ai l'impression d'être somme toute en bonne condition physique. Pas de blessure, pas de petit bobo et, ces dernières courses, j'ai trouvé que je courais très bien.

Tout de même, j'écris avec l'estomac noué de peur. Entraînée ou pas, un marathon reste un marathon. Demain matin, je m'élancerai pour 42.2 km d'inconnu. Et ça, c'est très intimidant.

Comment est-ce que je vais me sentir demain? Aucune idée! Est-ce que j'aurai mal? Oui! Au point de devoir arrêter? J'espère très fort que non! Est-ce que j'aurai chaud? Sûrement! Est-ce que ça sera dur de ne pas laisser la chaleur jouer sur mon moral? Très!

Est-ce que je serai capable de faire taire le petit diable, qui me chuchotera à l'oreille : "C'est loooooooooong! C'est duuuuuuuur! Quelle idée t'as pris?!?! Rentre don chez vous et écrase-toi sur le divan!!!" ? Aucune idée.

42.2 km d'inconnu. 42.2 km très, très loin de sa zone de confort. C'est ca, le marathon, et c'est pour ça qu'on ne s'habitue jamais. Chaque course est différente et c'est une épreuve qui nous prive de toutes nos certitudes, de tous nos repères, de tous nos acquis.

L'entraînement reste un acquis, je le concède. Mais est-ce que cet entraînement sera suffisant pour surmonter cette épreuve qui m'attend demain? On ne peut jamais savoir. On ne peut jamais prévoir si on sera plus ou moins fatigué, si on ne fera pas un faux pas en se dirigeant vers le départ, s'il ne va pas manquer d'eau au premier point de ravitaillement et que ça va nous empêcher de chasser le point qui arrivait et qui nous incommodera finalement toute la course... Etc, etc.

En ce moment, c'est à tout ça que je pense. À tout ce qui peut survenir au long de ces kilomètres que je ne connais pas encore.

J'espère de tout cœur que ces kilomètres me réserveront de belles surprises. L'agréable surprise, par exemple, de découvrir que j'ai de l'avance sur mon objectif à l'approche du 35e km... Ou encore celle de ne pas me sentir fatiguée du tout après le 30e... Ou seulement celle de terminer, pour une cinquième fois et peu importe en combien de temps, un marathon. Ce sera déjà un bel accomplissement et une grande chance.

42.2 km d'inconnu.

C'est à ça que je carbure, c'est à ça que je suis droguée.

Mais juste au moment de sauter dans le vide, qu'est-ce que ça fait peur...

À demain, les athlètes!

samedi 22 mars 2014

Lentement mais sûrement

Quelques nouvelles de mon retour à la course! Enfin!!!

Je suis contente, depuis bientôt 3 semaines, j'ai recommencé à courir! Je n'en reviens pas de voir à quel point ça a pris du temps pour que la douleur se dissipe. Deux mois complètement arrêtée, deux interminables mois où, bien que j'aie mis toutes les chances de mon côté et que j'aie pris grand soin de ma jambe, je n'ai rien pu faire d'autre qu'attendre. Physio, ostéo, masso, laser, glace, étirements, etc etc, ça a aidé, c'est certain, mais, malgré mes recherches intensives, je n'ai pas trouvé la formule magique pour faire disparaître instantanément ce satané "shin splint"... Alors j'ai attendu...

Mais aujourd'hui, je cours! Par intervalles. J'ai commencé par 10 fois 1 minute de course / 1 minute de marche en alternance, la sortie suivante 2 minutes de course / 1 minute de marche... Dans les prochains jours, je vais faire des 5 et des 6 minutes.

Exactement comme quand j'ai commencé à courir. Disons que l'égo en prend un petit coup... Je ne fais même pas de sorties en continu, même pas encore couru 5 km... On est pas mal loin du marathon!

Mais j'ai dit que quand je pourrais courir à nouveau, je l'apprécierais tellement que je serais reconnaissante de faire les moindres petits pas sans douleur... Je me suis promis que je ne chicanerais pas sur mes performances... Alors... *yeux roulants*

J'ai aussi promis, pendant ces deux mois, que je ne chicanerais plus jamais sur les conditions météorologiques et que j'apprécierais toujours le bonheur que c'est de courir même dans la neige, la grêle ou le vent... Je me le suis rappelé quand, un matin il y a quelques jours, je me suis surprise à me trouver des excuses : "Aaaaaah, -20 comme température aujourd'hui? Je ne prépare pas mes choses de course, je sortirai demain... Il fait trop froid..."

Le petit diable, sur mon épaule, m'a ramenée à l'ordre. "Pffffff. T'as tellement répété que ça te manquait de courir... Si tu ne vas pas dehors aujourd'hui, t'es qu'une feignasse et tu ne tiens pas ta parole!"

Ouais. Une blessure, c'est moche, mais ça vous replace les idées.

Ça reconnecte avec les vraies affaires. Je peux courir, j'ai été blessée mais je suis en forme. J'ai de la chance.

Ce sera mon mantra des prochains jours. Je me le répèterai tout à l'heure, quand je vais sortir dans la neige pour mes intervalles de 5 minutes (Dame Nature est ironique, ça, c'est assez évident), cette semaine, quand je courrai derrière ceux que j'arrive habituellement à suivre au club de course, et dans tous les moments où j'aurai envie de partir pour 20, 22, 25 km ou plus, spontanément comme je le faisais avant et que je me rappellerai que ce n'est pas possible pour l'instant...

La patience... Ça n'a tellement jamais été mon fort...

Courage!

mardi 18 février 2014

Y en a marre

Mardi 18 février, toujours blessée. Ça fera bientôt deux mois que je n'ai pas couru et j'en ai officiellement marre.

La douleur à diminué mais elle est toujours présente. J'en suis au stade où je n'en peux plus d'attendre et où je suis découragée de voir que c'est si long à rétablir. J'ai passé des radiographies, qui n'ont rien démontré, puis une scintigraphie qui a montré une vraie bonne périostite et une possible fracture de stress en voie de guérison. Le médecin m'a dit que, quand je n'aurais plus mal, je pourrais recommencer à courir doucement.

Samedi, je me sentais bien et je n'avais presque pas de douleur, juste une mini tension comme c'est le cas presque tous les jours maintenant, alors j'ai pris mes souliers et je suis allée sur le tapis. J'ai couru 1 minute, marché 1 minute, en alternance comme ça 3 fois.

3 pathétiques minutes de course, même pas en continu. Et depuis j'ai mal. :(

Pas mal comme au début, bien sûr, mais assez mal pour savoir que je ne pourrai pas courir avant encore un moment.

J'en ai assez. Assez de me réveiller le matin et, comme première pensée, de me demander si j'aurai mal en posant le pied par terre pour sortir du lit. Assez d'évaluer mon niveau de douleur à chaque pas et d'être heureuse si je réussis à en faire une dizaine sans avoir mal. Assez de réfléchir constamment à des exercices, d'aller à des rendez-vous avec tous les spécialistes possibles et d'attendre encore que ça porte fruit.... Assez d'être constamment consciente de ma jambe, de mon tibia qui me fait mal.

C'est une très mauvaise sensation d'avoir envie de faire quelque chose et d'être limité par son corps qui refuse de suivre. Bien sûr, le corps a toujours des limites. C'est parfois frustrant d'être limité au niveau de la performance et de se dire qu'on n'atteindra jamais, par exemple, un certain seuil de temps pour une distance de course. Mais cette frustration n'a pas la même origine. La mienne aujourd'hui vient du fait que je suis incapable de courir, pas incapable de performer. C'est une frustration est très primaire et je la trouve particulièrement démoralisante.

Je devais courir, comme lapine, le Demi-marathon des Glaces samedi dernier. J'ai annulé ma participation quelque temps avant l'événement. J'avais dit que j'irais donner un coup de main sur le site comme bénévole même si je ne courais pas. Je n'y suis finalement pas allée, je ne m'en sentais pas capable, ça me faisait trop de peine de ne pas courir.

Je le jure. Quand je serai rétablie, je deviendrai un modèle de sagesse à l'entraînement. Plus question de négliger les étirements ou de courir avec des souliers trop usés. J'étais très consciente de la chance que j'avais de courir comme je le faisais et d'être en pleine forme. Je le serai d'autant plus quand je serai de retour en piste.

Et en même temps. Si je relativise, je me sens comme une parfaite plaignarde. J'ai une périostite, c'est quand même loin de la fin du monde. Ça pourrait être pire, bien pire.

J'essaie de garder le focus là-dessus! En attendant, la semaine dernière, j'ai nagé dans la mer et marché tranquillement sur les plages de la Guadeloupe... Et j'ai reposé ma jambe en me faisant dorer au soleil! Depuis le retour de voyage, j'ai repris le gym et hier, j'ai nagé un kilomètre dans la piscine intérieure... Pas pareil mais j'espère que ça donnera des résultats!

Allez, hop, le tibia! Tu guéris, maintenant, tu veux bien?

A+ les athlètes!

jeudi 16 janvier 2014

2014, le buzz

Je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit mais, mes copines, ce sont les plus chouettes.

Avec mes chouettes copines, depuis 2007, on lance officiellement chaque nouvelle année avec un slogan.

Le 2 janvier, au souper officiel de lancement, on cherchait donc activement le slogan pour 2014 et on s'enlignait pour "2014, on voit la vie en rose". Sauf que ça posait un problème parce que ça ne rimait pas très très bien... On continuait à chercher quelque chose qui se rapprocherait mieux de cette impossible rime en "orze".

Catherine a proposé "2014, le buzz". Sur le coup, je trouvais ça bizarre... Le buzz? Ça fait pas un peu drogué?!

Mais j'aimais tout de même l'idée du buzz dans le sens d'excitant, d'incroyable et de bonheur intense. Alors le slogan officiel, c'est finalement : "2014, le buzz, parce qu'on ose et on voit la vie en rose!"

Pas pire, hein? :) (Chouettes, je vous l'ai dit?)

Depuis le 27 décembre, je n'ai pas couru. J'ai vu mon médecin qui a diagnostiqué une belle périostite. Belle pour une périostite, on s'entend, ça veut dire très douloureuse pour moi.

J'ai hâte de recommencer à courir, si vous saviez à quel point ça me manque... J'ai encore mal à la jambe aujourd'hui et j'en ai plus qu'assez d'attendre. Je voudrais que ça se règle maintenant, comme par magie et que je sois rétablie.

Je suis en manque. De course et d'endorphines. Hier, je rentrais chez moi après le travail et je pensais : "J'ai besoin de ma dose!!! J'ai besoin de courir!!! J'ai besoin d'un runner's high!!! Maintenant!!!"

2014, le buzz... Oui, ça fait drogué! Et je suis une droguée de la course! J'aurais dû y penser bien avant!

Alors, chers amis coureurs, pour cette nouvelle année, je vous souhaite un immense buzz. Au plan sportif, je vous souhaite le bonheur intense que procurent la persévérance, le dépassement de soi et la fierté. Je vous souhaite des succès et des moments intenses qui vous créeront de beaux souvenirs. Au plan personnel, je vous souhaite aussi le buzz que vous procurera une overdose de bonheur, de magie et de belles surprises.

Bonne année, les athlètes! -x-

dimanche 29 décembre 2013

Ouch :(

Vendredi 27 décembre. Je cours. Tout va bien. Je suis en pleine forme depuis le tout début de mon défi, qui est presque réussi.

Tout à coup, douleur subite et intense au tibia gauche. Plus capable de faire un pas, après seulement 3,2 km, sans avoir l'impression que ma jambe va se casser en deux. Je m'arrête. Je m'étire... Je me dis que je ne peux pas arrêter là. 3,2 km?!?! Je partais pour 10!

Je repars... J'arrive à faire 800 m... J'ai trop mal, je m'arrête encore... Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Je repars, cours encore un peu et m'arrête pour de bon après 5 km.

J'ai mal. Très, très mal. On s'entend, pour que moi, j'arrête de courir, il faut que je souffre et que ce soit particulièrement atroce. Quand je me suis cassé le pied, l'été dernier, je courais 15 km avant d'aller passer mes radiographies. J'ai couru 38 km avec un genou déboité lors de mon premier marathon. La douleur, je ne crains pas. Mais là, je souffrais...

Le reste de la journée, je n'ai pas pu poser la jambe par terre. Même chose pour le lendemain. Aujourd'hui, la douleur a enfin baissé en intensité. (Merci Voltaren, Advil et codéine.)

J'ai donc manqué 2 jours de mon défi de courir tous les jours de décembre. Je l'ai raté et je suis triste. Et je suis d'autant plus triste que parce que c'est uniquement de ma faute.

Je la connais, cette douleur. C'est le fameux shin splint, douleur assez commune chez les coureurs. Je connais aussi les principaux trucs pour l'éviter. 1) Faire des exercices d'étirement des mollets après l'entraînement. 2) Porter des chaussures qui amortissent bien les chocs, d'autant plus important dans mon cas puisque j'ai un pied très arqué et que je porte des orthèses. Ce n'est rien de compliqué... Deux petits trucs tout simples...

J'ai négligé les étirements, ce mois-ci. Et j'ai couru avec mes vieux souliers, mes deux paires de chaussures qui ont chacune plus de 1000 km d'usure...

C'est stupide. J'ai deux paires de belles chaussures toutes neuves qui m'attendent dans leur boîte depuis déjà un moment. Mais je voulais terminer décembre avec les vieilles. Je trouvais symbolique de commencer la nouvelle année avec mes nouvelles chaussures et donc d'attendre 2014 pour les sortir. Et pour les étirements, c'est toujours pareil, on remet à plus tard, on trouve que c'est trop long, qu'on manque de temps...

Résultat, je me suis fait mal. Ça allait trop bien, je me suis crue trop forte, j'ai négligé la base et je paye le prix.

C'est une bonne leçon que la vie m'envoie. D'un côté, les 27 premiers jours de décembre, j'ai découvert que mon corps pouvait me surprendre, qu'il avait des capacités que je ne soupçonnais pas et qu'il pouvait livrer des performances impressionnantes. Par contre, la vie m'a ramené à la figure que ce corps peut se dépasser et réaliser des exploits tant que j'en prendrai bien soin et que je garderai en tête les prémisses de base d'un entraînement sain et sécuritaire...

J'ai beaucoup pleuré. Je sais que ce n'est rien, en réalité. Je sais que j'ai beaucoup de chance d'être en forme, que ma blessure est mineure et que mon malheur n'est pas bien grand. Seulement, la course fait tellement partie de ma vie que j'ai parfois l'impression que si on me l'enlevais, je serais perdue. J'ai eu très peur que ce soit grave... Que la douleur diminue aujourd'hui est un immense soulagement.

J'ai tellement hâte de ressortir courir!

Promis. Je serai prudente.

A+ les athlètes!